« Grâce à l’Alliance Française, je peux envisager un Doctorat à l’université »

Alumni

Quand le job de ses rêves lui a tendu les bras, Marija Fridinovaite n’a pas hésité à faire ses valises, direction Paris. Elle ne parlait pas français ? Qu’à cela ne tienne, la jeune productrice de cinéma a pris des cours. Et cela lui a tellement plu qu’aujourd’hui, elle poursuit un Master spécialisé à l’université de Paris 8.

La pointe d’accent qui affleure au gré de la conversation ne laisse pas vraiment deviner les origines lituaniennes de Marija Fridinovaite. Pourtant, c’est bien à Palanga, au bord de la Baltique, qu’a grandi cette passionnée de cinéma. On peut y voir un lien ténu avec la Nouvelle Vague, mais c’est à peu près le seul rapport que Marija entretenait jusqu’alors avec la langue française. 

« Je suis devenue productrice, et j’ai commencé à travailler à Vilnius pour une association européenne d’entreprises cinématographiques. Et, à 24 ans, on m’a proposé d’en devenir la gérante, et pour cela, de venir m’installer à Paris. Mais je ne parlais pas du tout français, alors il m’a fallu apprendre, et vite ! »

Sortir de sa zone de confort

Marija Fridinovaite prend bien quelques leçons de base en Lituanie, en formule express, puis se rapproche de la mairie de Paris une fois arrivée à destination pour poursuivre son apprentissage. « C’était très difficile au début, d’autant que je devais gérer tout l’administratif pour l’association, mais je dois dire que ce qui m’a aidée, ça a été de vivre en France, et d’être entièrement entourée de gens qui parlaient le français. Je n’avais pas le choix, j’ai dû me lancer et sortir de ma zone de confort. »

Mais Marija a aussi un autre atout dans sa manche : elle parle déjà le lituanien, l’anglais, et un peu de russe. Une aptitude linguistique bien utile pour apprendre un nouvel idiome. Les années s’enchaînent, et les projets de la jeune productrice aussi. 

« C’est après 4 ans déjà passés en France que je me suis lancée un nouveau défi : celui de m’inscrire au Master Théorie, esthétique et mémoire du cinéma, à l’université Paris 8, pour lequel je devais justifier d’un niveau DALF C1. Je me suis donc rapprochée de l’Alliance Française de Paris pour suivre le cours de préparation. Parce que jusque-là, mon gros souci était un problème de confiance, notamment lorsque je devais m’exprimer à l’oral. Et sans ce cours, je ne sais pas si j’aurais été capable de présenter l’examen. Le DALF, c’est très spécifique, il ne s’agit pas uniquement de maîtriser la langue, il faut également connaître la culture et l’histoire françaises. Il faut être capable d’exprimer un raisonnement, lire des textes et répondre à des questions, produire des synthèses, rédiger un essai… C’est très complet. »

S’affranchir du manque de confiance

Marija Fridinovaite renoue alors avec les joies de l’apprentissage, grâce à l’encadrement de l’Alliance Française de Paris. Elle constate rapidement des progrès dans sa compréhension-même du français, et obtient son diplôme avec succès.

« Bon, il s’est avéré que le DALF n’était pas obligatoire pour mon inscription en Master. Mais cela s’est révélé très utile pour la suite de mon parcours. Grâce à cette préparation, je comprends mieux la construction des phrases, qui me semblaient tellement longues par rapport à l’anglais, et j’ose maintenant m’exprimer en public. Je ne pense pas que nous aurions pu avoir cette conversation sans cela ! Et surtout, le programme à l’université est suffisamment intense pour que je m’épargne des difficultés de compréhension supplémentaire. Je pense que sans l’Alliance Française, je n’aurais peut-être pas suivi cette année de Master. »

L’histoire ne fait que commencer 

Un excès de modestie, sans doute. Car ce que Marija ne dit pas, c’est qu’en parallèle, elle poursuit activement sa carrière de productrice de fiction, partageant son temps entre la France et la Lituanie. Et que le fait d’avoir renoué avec l’univers académique lui a aussi mis des rêves plein la tête : «  Je me sens à l’aise dans le milieu universitaire, et j’aime tellement approfondir mes connaissances personnelles que j’envisage peut-être de poursuivre avec un Doctorat. Après tout, pourquoi pas !».

Et nous, on se demande s’il n’y aurait pas là matière à un beau scénario…