Portrait d'ancien élève : Thiago Penteado

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 « A l’Alliance française j’ai aussi retrouvé du lien social »

Ah, Paris, la ville de l’amour… Une affirmation qui prend tout son sens avec l’histoire de Thiago Penteado, qui a quitté son Brésil natal pour suivre son épouse en France, et y élever leur enfant. Un pays d’adoption qui ne cesse de le surprendre par sa diversité, notamment linguistique. Portrait. 

En avril 2019, Thiago Penteado a mis sa vie, ses habitudes, et ses six mois de français en boîte pour un changement de vie radical. « C’est l’amour qui m’a fait venir en France », s’exclame ce natif de Sao Paulo, des accents ensoleillés dans la voix.

Jusqu’alors installé à Rio de Janeiro, où il poursuivait une carrière dans le marketing dédié au monde de l’éducation, il y avait rencontré quelques années plus tôt Charlotte, une française expatriée. Le coup de foudre. « Charlotte parlait parfaitement le portugais, la question du français ne s’est pas posée tout de suite ».

Mais lorsqu’ils ont décidé de décliner leur histoire à plusieurs, l’apprentissage linguistique est entré brusquement dans leurs conversations. « Il a toujours été important pour nous que nos enfants connaissent les deux langues de leurs racines. Le souci, c’est que moi je ne parlais pas le français ! Alors, j’ai commencé les cours à l’Alliance française de Rio ». 

Un sens de l’anticipation qui sera très vite mis en pratique : peu après la naissance du petit Joaquim, Charlotte retrouve un poste professionnel très intéressant. Mais à Paris.

Un choc culturel positif

La petite famille embarque donc pour cette nouvelle aventure parisienne. « Bien sûr, avec une épouse française, l’intégration est vraiment facilitée. Même si la France est un pays ouvert, où les valeurs de fraternité et d’accueil sont bien ancrées d’une manière générale, cela m’a forcément aidé ! ». 

Dans les premiers temps, Thiago s’attelle à absorber son nouveau pays. « J’étais déjà venu en France en vacances par le passé, mais cette fois-ci, j’ai vécu un choc culturel. Mais un choc positif ! Partout, où que l’on aille, on est confronté au passé, à la richesse culturelle. Les murs, les places racontent des histoires, chaque région a sa propre identité en ce sens, et Paris concentre tout cela. Il y a ici des gens venus du monde entier, et cette cité invite à se promener, à vivre pleinement cette urbanisation faite de rues et d’espaces verts. C’est fascinant ». 

Retrouver une vie sociale et professionnelle

Mais bientôt, le niveau de français de Thiago Penteado devient un frein à son intégration, professionnelle notamment. « Cela ne faisait que quelques mois que j’apprenais le français lorsque nous sommes venus à Paris. Et encore, dans un univers où toutes mes interactions se faisaient en portugais, ce qui me laissait peu de place pour la pratique. Et là, soudain, je me retrouvais dans une situation inédite, moi qui avais toujours été très indépendant. Comme je ne maîtrisais pas la langue, je dépendais beaucoup de Charlotte, qui, elle, a commencé son nouveau travail dès notre arrivée. Il fallait vraiment que je retrouve une vie professionnelle et sociale. Alors, en me basant sur mon expérience à Rio, je me suis rapproché de l’Alliance française de Paris ».

Le jeune père de famille poursuit alors un apprentissage intensif. « Le plus difficile pour moi, au-delà de la grammaire bien évidemment, ce sont les différents niveaux de formalités du français. On ne s’adresse pas à un ami comme on parle à ses parents, où à des gens que l’on ne connait pas, on ne s’exprime pas de la même manière à l’oral qu’à l’écrit, qui est toujours plus formel. Cela reste encore un défi pour moi ! ». 

Mais cette expérience à l’Alliance française de Paris s’avère également très riche sur d’autres plans. « J’y ai rencontré beaucoup de personnes qui se trouvaient dans la même situation que moi, quel que soit leur parcours, à recommencer une vie finalement. J’y ai retrouvé du lien social ».

Apprendre au rythme de son enfant

Un lien social qui le conduira à rebondir professionnellement, puisque Thiago Penteado a retrouvé un travail dans le marketing. Celui d’une cave à vins, pour être précis : difficile de faire plus français. « Oui, s’amuse-t-il, je crois que j’ai bien adopté l’art de vivre à la française ! ». Aujourd’hui, Thiago s’est affranchi des cours de l’Alliance française.

Même s’il continue d’apprendre, avec un tout nouveau professeur : son fils Joaquim. « C’est encore une nouvelle motivation, parce que, si je continue à parler en portugais à Joaquim, pour qu’il conserve ce lien avec son histoire brésilienne, lui commence à utiliser en français des mots que je ne connais pas. Il faut que je garde le niveau, je ne peux pas baisser la garde ! »